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Au secours la gauche, DSK revient !

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Dominique Strauss-Kahn, à Paris ce week-end pour l’ouverture du G20, interviendra dans le journal de France 2 dimanche soir et accordera deux autres interviews, à CNN et à huit lecteurs du Parisien. Le voilà donc à la Une des médias, qui publient un nouveau sondage le donnant largement vainqueur de la présidentielle. C’est le moment idéal pour dégonfler la baudruche et dénoncer l’imposture du futur éventuel candidat « socialiste ». Avec un détour par la Grèce : « Venus examiner la mise en oeuvre du plan de sauvetage censé permettre à la Grèce d’échapper à la faillite, les inspecteurs du FMI, de la BCE et de l’Union européenne ont suscité une vague de colère dans le pays, relate Marianne. Les prêteurs ont estimé qu’Athènes devait redoubler d’efforts, allant jusqu’à demander de privatiser ses plages. Dénonçant l’ingérence des institutions, Papandréou s’en est allé parler du pays à DSK. » Détaillons les nouvelles exigences que l’on voudrait imposer aux pauvres Grecs : « Après une inspection complète des finances du pays, les inspecteurs ont jugé que les réformes structurelles devaient être encore «accélérées» et «étendues». Les prêteurs ont estimé que les privatisations devraient permettre de recueillir 50 milliards d’euros entre 2011 et 2015. Le précédent objectif du gouvernement était de sept milliards d’euros entre 2011 et 2013. Deux ans de plus pour trouver sept fois plus d’argent et démanteler toujours un peu plus l’appareil d’Etat. Après avoir réformé les retraites, abaissé les salaires des fonctionnaires et engagé une vaste réforme pour ouvrir à la concurrence une myriade de professions jusqu’à présent protégées, le gouvernement grec est désormais sommé de procéder à une réforme de l’administration fiscale pour mieux lutter contre la fraude, à restructurer son secteur bancaire et à mieux contrôler ses dépenses publiques, notamment dans le secteur de la santé. Le FMI ne fait pas dans la dentelle. Un véritable système de ventes à la découpe des biens publics à l’échelle d’un pays. Le 1er avril 2010, un blog laissait entendre que le gouvernement pourrait vendre certaines de ses îles pour payer sa dette. Il s’agissait d’une blague. Nous n’en sommes plus là… Les révélations du quotidien To Vima indiquent ainsi qu’après les ports, les aéroports, les chemins de fer, l’électricité, le nouveau plan recommande également la privatisation… des plages touristiques du pays «pour développer le tourisme et le marché des propriétés». Le Parthénon, Delphes et le Temple d’Apollon, une question de jours ? »

Se souvenant peut-être alors qu’il est « socialiste », le gouvernement grec, qui avait pourtant avalé toutes les couleuvres d’un plan indigne pour sa population, a semble-t-il cette fois décidé que trop, c’est trop. « Nous sommes dans le besoin, mais nous avons aussi des limites. Nous ne négocierons les limites de notre dignité avec personne, proteste son porte-parole, George Petalotis : la conduite des représentants de l’UE, du FMI, et de la banque centrale européenne a été inacceptable. » Voilà qui vient à point rappeler la nature politique de Strauss-Kahn, responsable du FMI : un libéral pur jus, grand ami du patronat, qui a privatisé, en tant que ministre de Jospin, comme même la droite n’avait osé le faire ! Pour rappel, un extrait de notre billet Sarkobrun et Sarkorose, qui détaillait ses exploits : « 1994 : il participe à la création du « Cercle de l’industrie« , lobby des industriels français au sein de l’Union européenne. Y sont représentés : Rhône-Poulenc, Lafarge, Pechiney, Elf, L’Oréal, Bull, Schneider, Renault, Total… ; 1997 : ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie de Lionel Jospin, il supervise les ouvertures de capital (France Télécom, Air France, Thomson, EADS…) et les privatisations (Crédit lyonnais, Gan, CNP, CIC, Autoroutes du Sud de la France…) qui s’enchaînent à un rythme inégalé (42 milliards par an en moyenne contre 38 pour le gouvernement Balladur et 27 pour le gouvernement Juppé). En décembre, il annonce vouloir relancer la réflexion sur les fonds de pension ; 1999 : il baisse le taux d’imposition des stock-options de 40% à 26%, ce qui représente un bénéfice de 4 milliards de francs pour 12 000 privilégiés ; 2000 : il participe à la Conférence annuelle du Groupe de Bilderberg, un rassemblement des plus puissants hommes d’affaires, dirigeants et hommes de médias dans le monde ; 2003 : il co-fonde avec Michel Rocard le club de réflexion À gauche, en Europe qui soutient très tôt et de façon inconditionnelle le Traité constitutionnel européen. En mai 2005, il sort un DVD en faveur du « oui » ; 2007 : il devient directeur général du FMI sur proposition de Jean-Claude Juncker (cet homme politique luxembourgeois est l’un des architectes du traité de Maastricht) et Romano Prodi (ancien président de la Commission européenne), avec le soutien actif de Nicolas Sarkozy et avec l’accord du président des États-Unis George W. Bush. » Un bilan factuel, indiscutable, qui ne laisse aucune place au doute, mais qu’il convient de rappeler sans relâche à l’heure où une candidature DSK, imposteur d’entre les imposteurs, pourrait bien torpiller la (vraie) gauche.

C’est le sens du petit hors-série publié par Fakir sous le titre de DSK : pourquoi on n’en veut pas ! « A un an de la présidentielle, les médias – et leurs patrons – ont déjà choisi le meilleur candidat : Dominique Strauss-Kahn, explique le journal de François Ruffin. Ils le font caracoler à la Une de leurs quotidiens. Le supplient de se présenter dans leurs éditos. Avec quel objectif ? Que l’alternance droite-gauche ne produise pas l’ombre d’un début de bout d’alternative. Que, ironie de l’histoire, à l’heure où le libéralisme vacille, le PS s’offre son porte-drapeau le plus libéral… Mais dans leurs longs papiers, on relève toujours les mêmes silences : rien sur le Cercle de l’Industrie. Si peu sur ses années au ministère de l’Economie. Pas grand chose sur ses liens avec le Cac 40. Fakir vient combler ces oublis… » Une lecture de salubrité publique !

PS : relire aussi notre article de mai 2010, Dominique Strauss-Kahn n’est pas de gauche, « une fois pour toutes et les preuves à l’appui ».

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